Une journée sous le signe... des soldes. // feat. Yaya Fujii

Une boutique, deux boutiques, trois boutiques. Il y en avait pas mal dis donc pour une île abandonnée. Le jeune homme sourit, la plupart des boutiques étaient pour des jeunes filles. La plupart été fermées aussi mais c'pas grave, elles étaient là, elles étaient remplies de marchandises encore, certaines avaient des vitres cassées même.
Du coup, curieux comme il est, le jeune homme s'approcha d'une d'entre elles. Un p'tit truc brillant avait attiré son attention, accroché sur un morceau de vitre bien pointu. Tellement pointu... et si il posait le doigt, il se couperait ? Du sang coulerait de sa plaie ? Comme elle coulait de ses poignets quand il passait la lame du rasoir dessus ? Hum.

Le jeune homme prit ce qui lui avait tapé dans l'oeil, un collier, avec une pierre accrochée en guise de pendentif, il ressemblait un peu au sien dit donc !

Ce devait être un signe du destin, le jeune homme n'en doutait pas. Le sourire toujours aux lèvres il rangea le bijou dans sa poche, il l'offrirait à la première personne qu'il rencontrerait et apprécierait, ouais, ce serait sa personne. Ce serait cool que ce soit une jeune fille, un peu comme Lizzy.

Ah Lizzy... pourquoi se débattre ? Pourquoi pleurer ? Pourquoi fréquenter tant de jeunes garçons sans intérêt alors que Sora était là pour toi, hein ? Pourquoi ?

Des questions que le jeune homme balayait d'un coup de tête, sourire, encore, sourire.C'est le passé non ? Lizzy à fait son choix, il faut le respecter ! Et aller de l'avant ! Par exemple... en trouvant une remplaçante à Lizzy, hein Lizzy ? Que penserais-tu si on te remplaçait ?

Un rire, petit, discret, bon enfant. Sora continua sa route en ricanant, la vie était si bien faite, il avait hâte de faire de nouvelles rencontres décidément. M'enfin, là il avait besoin d'une corde, pour nouer des liens forts bien sûr, et passionnés, pleins d'amour. Haha.

« une journée sous le signe... des soldes »

« La la la la la la la~ »

La petite Yaya sautillait parmi les vieux bâtiments de la galerie marchande. Il faisait un peu gris aujourd'hui, alors bon, la plage, pas trop, mais si on restait dans les espaces urbains, il faisait moins humide. La jeune fille aimait surtout être à l'extérieur. Elle avait toujours préféré le grand air à celui de l’appartement, mais mama avait besoin d'aide, Yaya ne pouvait pas la laisser toute seule. Alors, elle restait dedans, à étouffer dans la poussière qui revenait sans cesse, même lorsqu'elle nettoyait. C'était par ce qu'elle ne pouvait pas accéder aux espaces en hauteur, et mama était fatiguée, elle ne pouvait le lui demander. C'était sa faute par ce qu'elle n'était pas assez douée, voilà tout, inutile d'ennuyer mama encore plus.
Mais maintenant, elle avait enfin réussis à rendre mama heureuse, en l'envoyant à l'endroit où elle avait toujours voulu être, alors, à présent, elle pouvait se préoccuper d'elle-même, un peu. Mais elle ne pouvait bien sûr pas s'empêcher de s'occuper des affaires des autres, c'était comme gravé dans son code génétique. Mais elle le faisait surtout à l'extérieur. Là où elle aimait être.
Bref, aujourd'hui, elle avait remarqué qu'elle commençait à être à cours de bonbons. Et c'était loin d'être cool, ça. Cela avait d'office réduit la liste de lieux où elle pouvait aller à un seul : la galerie marchande. Même si presque tout était fermé, il restait heureusement au moins un petit magasin, tenu par des élèves, qui vendait un peu de tout, et surtout, où l'on trouvait des dragibus !
Cette pensée positive juste réitérée, le sourire de Yaya s'élargit, et elle accéléra le pas, les mains enfoncées dans les poches de son adorable sweat-shirt cyan, se mettant à trottiner, toujours en sautillant. Elle se rapprocha des vitrines car le vent soufflait un peu, d'un coup, et elle ne voulait pas tomber malade, demain elle avait sports, et les sports, c'était bien ! Mama faisait du sports, avant, aussi, ça l'aidait à rester calme et sereine. Elle se sentait mieux. Elle avait arrêté peu avant qu'elles ne se fassent renvoyer de leur appartement, mais avait eu l'air d'avoir repris, puisque, à chaque fois qu'elle revenait d'avec le méchant monsieur, elle avait l'air fatiguée. Mais ce sport, il n'avait pas l'air bien.
Perdue dans ses pensées, la jeune fille ne vit pas le demi-parpaing tombé d'un mur arriver sous ses pieds et trébucha tête la première.

« Kyaaaah ! »

Même elle, sous l'effet de surprise, pouvait crier. Elle resta immobile un instant, pour comprendre comment elle était arrivée là. Donc, en tombant, sa jambe droite, restée tendue, s'était écrasée contre le fameux parpaing traître, tandis que son genoux gauche râclait le sol à l'avant, et qu'elle relevait la maint droite machinalement pour se rattraper à ce qu'elle pouvait. Sa main gauche, elle, était ouverte sur le sol, au bout de son bras tendu. Mais de sa jambe cognée ou de son genoux rappé elle n'avait que faire. Car c'était sa main droite qui la faisait souffrir, à cet instant. Elle se releva maladroitement et vit alors qu'elle s'était rattrapée à une vitre cassée. Le verre lui avait ouvert la peau, pas profondément, comme le mouvement n'était pas dans le sens du fil, mais tous du long en tout cas.

« I-itai... »

Elle regarda la plaie de sa main, d'où le sang coulait, mais, non pas avec les yeux embrumés par des larmes naissantes, ni avec effroi, mais plutôt une fascination, rendue morbide par ce sourire qui ne quittait jamais son visage. Finalement, elle baissa les yeux sur ses jambes. Oh non, ses jolies chaussettes surmontées d'oreilles de lapin étaient toutes abîmées... C'était un cadeau de mamie. Zut.
La jeune fille commença à sautiller sur place, tout doucement pour tester ses jambes, et surtout son genoux, mais elle n'avait pas de problème à marcher. En même temps, cette chute était plus ridicule que dangereuse. Qui trébuchait sur des parpaings, ici ? Elle soupira et se retournant pour reprendre sa route, et vit qu'un garçon était là, un peu plus loin, face à elle. Il était plus vieux qu'elle, comme 99,9999999% de la population de cette île, mais il avait des cheveux rigolos : rouges à l'arrière et une frange verte. Hihi. Et puis, il avait un air gentil, si elle devait dire.
Yaya se gratta machinalement l'arrière du crâne avec sa main droite en rigolant. Est-ce qu'il était venu par ce qu'il l'avait entendue crier ? Elle espérait ne pas l'avoir dérangé pour ça ! Elle s'approcha joyeusement, ignorant le picotement sur sa main droite. Elle n'aura qu'à acheter des pansements avec les bonbons. Elle gratifia l'inconnu d'un de ses larges sourires innocents.

« Uruuu ! Bonjour onii-san ! Je m'appelle Yaya, et toi ? »

De but en blanc, c'était comme ça que Yaya s'adressait aux gens. Après tout, s'il voulait bien être son ami, aussi, elle ne dirait jamais non !

« Kyaaaah ! »

Sora se retourna d'instinct, une jeune fille ? Qui criait ? Il plongea sa main dans sa poche et toucha le pendentif. C'était le destin, mais oui !

Il se hâta et alla voir de quoi il en retournait. Une jeune fille était en train de faire des mouvements avec ses jambes comme pour vérifier qu'elle tenait bien debout. Elle devait être tombée sur un débris, certaines boutiques étaient plus délabrées que d'autre et des détritus de tout types traînaient autour des bâtiments rendant parfois la promenade un peu ardue.

La jeune fille avait l'air assez jeune, de loin en tout cas. Sora sourit, elle avait l'air mignonne avec sa petite jupe et ses couettes. Elle ne ressemblait pas du tout à Lizzy par contre !

La demoiselle semblait avoir repéré le jeune homme, elle se dirigea vers lui et Sora pu la détailler. Elle était vraiment jeune en fait, ce n'était pas qu'une impression ! Une bouille enfantine, des petites couettes... elle avait une apparence adorable, Sora sourit de plus belle.

« Bonjour onii-san ! Je m'appelle Yaya, et toi ? »

Onii-san... ce mot résonna dans la tête du jeune homme, des souvenirs ressurgirent...

Ah, un joli sourire accompagna cette question plus que directe. Elle était vraiment différente de Lizzy. Mais Sora, balaya ce détail de son esprit, elle semblait très sympathique quand même et puis, de toute façon, Lizzy est unique ! Il fallait maintenant trouver quelqu'un rien que pour lui, quelqu'un qu'il puisse chérir sans barrières. Et le destin était avec lui ! Cette rencontre et le collier en étaient la preuve !

« Salut ! Moi c'est Sora. »

Un grand sourire s'afficha sur la bouille du jeune homme, il inspecta vite fait la jeune fille du regard et vit ses blessures.

« Oh, tu es tombée tout à l'heure ? Il se pencha pour voir son genou de plus près. Je t'ai entendu de là-bas. Ouh, c'est pas très beau à voir, t'as de quoi désinfecter ? Il se releva pour regarder les mains de la jeune fille étant donné qu'elle avait du tenter de se rattraper avec. Et tes ma... ouah ! Mais regarde ça, faut vite mettre un pansement ! »

La jeune fille s'était quand même bien amoché dans sa chute. Le saignement n'était pas très fort, c'était déjà ça. La jolie couleur carmin se mariait à merveille avec la peau si clair de la demoiselle, Sora nota ce détail charmant, le sang allait très bien à ... Yaya.

« On doit filer à la pharmacie, tu peux pas rester comme ça toi. Monte sur mon dos, j't'emmène acheter de quoi te soigner ! »

Oui bon, les réactions sont peut-être un peu exagérées mais bon, il ne faudrait pas que la demoiselle attrape du mal avec sa vilaine chute. Yaya est la personne que Sora doit chérir, il le sait maintenant, elle est différente de Lizzy mais en même temps, lui ressemble tellement ! Il doit prendre son rôle au sérieux, il doit s'en occuper. Comme ça, la jeune fille l'aimera et ils pourront vivre à deux, comme au bon vieux temps avec Lizzy... hein Lizzy ? Regarde, voici ta remplaçante !

« une journée sous le signe... des soldes »

Oui, il avait l'air vraiment gentil même de près, il lui souriait en retour, et il lui répondait. C'était rare, que les gens répondent ici ! Ils étaient tous tristes. Pourtant, le monde est si bien fait, pourquoi être comme ça ? Peut-être qu'eux aussi sont liés à des handicaps comme sa mère était liée à elle. Peut-être qu'ils voulaient aller dans un endroit meilleur, eux aussi ? Yaya pourrait les aider, un jour... Mais bon, là, elle avait rencontré un onii-san gentil alors elle n'avait plus à penser à eux pour le moment.

« Salut ! Moi c'est Sora ! »

Le sourire de la petite fille s'élargit lorsqu'il répondit. En plus il souriait beaucoup, lui aussi ! Oh là là, c'était la première personne qu'elle voyait sourire naturellement ! Elle commençait à se sentir un peu seule ! Elle le regarda se pencher pour regarder son genoux. Ah oui, c'était vrai, elle venait de tomber... Elle avait déjà oublié ça.

« Oh, tu es tombée tout à l'heure ? Je t'ai entendue de là-bas. »

Donc c'était bien ça. Elle n'avait pas eu l'impression de crier fort, mais d'un autre côté, elle n'avait pas vraiment réussi à contrôler quoi que ce soit à ce moment-là. Elle se gratta du bout de l'index la joue droite.

« Oui, le vilain parpaing-san m'a fait un croche-pied sans prévenir. »

Ou comment ne pas dire directement qu'elle n'avait même pas vu le gros caillou carré aussi haut que son mollet devant elle. En même temps, elle regardait les nuages, alors bon.

« Ouh, c'est pas très beau à voir. T'as de quoi désinfecter ça ?
Ben je pensais aller à la petite boutique en même temps que j'achetais mes bonbons pour ça. Et puis je crois que je vais avoir un bleu au tibia. Uruuu... »

Elle frotta son tibia qui avait cogné la pierre contre l'arrière de son autre jambe. Elle allait s'appuyant d'un pied à l'autre, et n'avait pas vraiment l'air de se préoccuper de ces écorchures. En même temps, Yaya était assez casse-cou, plus jeune. Et puis, des fois, elle tombait malade, et mama oubliait de la soigner alors... enfin, elle était habituée à avoir moins mal, quoi. Et puis, ce qui picotait le plus, c'était la main que Sora venait de prendre dans la sienne pour l'inspecter.

« Et tes ma... Ouah ! Mais regarde ça, faut vite mettre un pansement ! »

Oui, par ça, elle était d'accord. C'était ce qu'elle voulait faire dès le début en fait. Tiens ? Sora sembla s'attarder un instant sur sa main, ou plutôt sa blessure. Comme elle avait fait plus tôt. Elle n'aurait pas vraiment sur dire pourquoi elle-même avait fixé ainsi le sang couler de sa main. Est-ce que c'était... joli ? Lui aussi il trouvait ça joli ? En le regardant bien, Yaya se disait qu'il n'était pas si différent d'elle. Pourtant, elle avait le sentiment qu'une chose, une seule chose, était radicalement opposée chez eux. Une intuition ? Depuis quand elle avait ça, elle ?

« On doit filer à la pharmacie, tu peux pas rester comme ça toi. Monte sur mon dos, j't'emmène acheter de quoi te soigner ! »

La jeune fille le fixa un instant, considérant s'il était sérieux on non. Non pas qu'elle se moquait ou quoi que ce soit, mais elle était juste surprise qu'il fasse tant d'efforts pour elle. Elle venait juste que le rencontrer... Mais, elle, elle se démenait aussi pour des gens qu'elle ne connaissait pas, des fois. Oui, ils étaient pareil, en fin de compte. Mais quand même...

« Tu... Tu es sûr ? Je peux marcher, tu sais, uruuu. »

Mais elle s'agrippa tout de même à ses épaules pour sauter sur son dos, où il l'attrapa et la stabilisa. Il avait juste vraiment envie d'aider, ça lui arrivait souvent, à elle, et elle était toute triste si on ne voulait pas d'elle, alors le laisser aider, ça lui ferait plaisir, en plus. Et Yaya adorait faire plaisir, surtout aux gens gentils comme lui. Elle se disait que mama devait être fière d'elle quand elle aidait les autres, comme ça. D'ailleurs, sa manière d'appeler le garçon évolua. Elle se pencha sur son épaule pour lui parler.

« Dis, onii-chan, t'es gentil. »

Elle eut un petit rire cristallin et lui embrassa gentiment la joue, comme tonton l'avait fait, l'une des rares fois qu'il était venu la voir, et qu'elle avait fait une chose bien.

« Merci, uruuu ! »

Un baiser. Sur la joue. Sora écarquilla des yeux, son cœur s'affola. Lizzy ne lui avait jamais fait de bisou sur la joue ! Comment fallait-il réagir à ce geste ?! Était-ce déjà une déclaration d'amour passionnée comme le garçon le souhaitait ? Le monde tournait à une vitesse hallucinante dans sa tête, son esprit divaguait sur milles futurs tous plus heureux les uns que les autres.

Le garçon se releva, sourire aux lèvres sans rien laisser paraître de ce chamboulement.

« Bien, dépêchons dépêchons, il faudrait pas que des saletés viennent se loger dans tes p'tits bobos ! »

En même temps qu'il disait cela le jeune homme commença à marcher, la jeune fille était toute légère ce qui ne ralentissait pas trop la marche. En plus elle avait la peau toute douce et chaude, et elle sentait tellement bon !

Heureusement qu'elle ne pouvait pas le voir, le jeune homme sentait son cœur s'emballer rien qu'à l'idée de les savoir là, maintenant, si proche, l'un contre l'autre. Oui oui oui ! C'était vraiment la personne rien que pour lui, sinon il ne réagirait pas comme ça, c'est sûr ! Qu'elle joie, à peine arrivé que voilà qu'il trouvait celle qui le compléterait à nouveau. Et pour toujours peut-être !

En plus, il ne semble pas y avoir beaucoup d'autres hommes de son âge, à sa Yaya et au pire, il pourrait toujours... les dissuader de s'approcher d'elle ?

Ils arrivèrent enfin à une boutique, entretenue par des élèves elle vendait un peu de tout. Le jeune homme se baissa pour faire descendre la jeune fille. Il fouilla ensuite dans sa poche, il avait de quoi acheter au moins quelques pansements.

« Bouge pas, je vais te chercher ce qu'il faut ! Tu veux autre chose avec des pansements ? »

« une journée sous le signe... des soldes »

Sora avait l'air content. Oui, Yaya se rappelait qu'elle avait été toute contente aussi lorsque tonton l'avait remerciée aussi. Il fallait dire qu'elle n'était pas souvent remerciée pour ce qu'elle faisait. Mais ce n'était pas grave ! Si on aide juste pour entendre merci, on n'est pas si gentil que ça ! Enfin, en tout cas, s'il était content, elle l'était aussi, elle adorait faire plaisir aux gens. Elle resserra ses petits bras autour de ses épaules quand il se releva, pour être sûre de tenir.

« Bien, dépêchons dépêchons, il faudrait pas que des saletés viennent se loger dans tes p'tits bobos !
Uhum ! »

La petite fille hocha vivement du chef, et se laissa porter, se disant tout de même qu'elle pouvait bien marcher. Elle espérait de pas être trop gênante, même si la petite fille se savait très légère. C'était d'ailleurs à cause de ça notamment, que les gens comme Sora réagissaient de la sorte lorsqu'elle se faisait mal. Elle avait l'air si chétive et fragile, alors qu'en fait, elle encaissait plutôt bien.
La fillette à couettes regarda les boutiques abandonnées durant le trajet. Elle se demandait s'il y avait encore quelque choses à récupérer. Non pas qu'elle voulait aller voir, non, même si c'était abandonné, ça restait du vol, et le vol, c'est mal ! C'était marqué dans le règlement, et Yaya avait lui le règlement. Elle suivait toujours les règles dictées. Alors non, elle n'allait pas se servir. Mais elle se posait juste la question par curiosité, car la curiosité de Yaya était incommensurable, parfois. Mais bon, non, elle s'imaginait que beaucoup ne s'étaient pas gênés devant des fournitures encore utilisables et gratuites de surcroît. Ok, l'argent, c'était important, mais pourquoi les gens en faisaient tout un plat comme ça ? Elle, elle était loin d'être une rapiat, au contraire, elle préférait dépenser pour les autre que se faire entretenir. On devenait des fardeaux, si on se laissait entretenir.
Elle revint sur terre en se sentant glisser, et tendit les pieds pour se remettre doucement sur ses jambes. Bah oui, ça n'avait pas pris longtemps, elle n'était pas très loin au début, alors... Elle plongea sa petite main dans la poche en quête de monnaie, mais avait oublié sa blessure qui la lança, la faisant ressortir la main un instant pour plutôt tenter avec la gauche. Sauf que, le temps qu'elle trouve son argent, elle vit que le jeune garçon avec elle avait déjà préparé le sien.

« Bouge pas, je vais te chercher ce qu'il faut ! Tu veux autre chose avec des pansements ? »

Elle le fixa un instant, le temps de comprendre, puis releva vite sa main droite pour l'agiter à la négative devant son visage, se mettant à rigoler doucement. De sa main gauche, elle sortit son petit billet qu'elle avait préparé pour ses emplettes et le lui tendit.

« Uruuu ! Pas la peine, onii-chan ! J'ai de l'argent. Je voulais m'acheter des bonbons au début ! »

Elle se frotta la joue de l'index droit en riant à nouveau. Non, elle ne pouvait pas se faire offrir ça, sa chute était de sa propre responsabilité, alors elle devait l'encaisser, c'était tout. Et puis les bonbons, elle était venu pour se les acheter, elle n'allait pas se mettre à réclamer, non, elle n'était pas si attachée à l'argent !
Son petit pied se mit à faire des spirales dans le sol poussiéreux malgré les passages répétés des étudiants, alors qu'elle releva ses grands yeux brillants pour chercher ceux de son aimable compagnon.

« Et puis, je peux venir avec toi, uruuu ! »

Elle n'était pas encore handicapée, non plus. Et surtout, elle n'arrivait pas vraiment à attendre, hyperactive qu'elle était, elle serait capable de se refaire mal ailleurs en sautant sur place. Mais il était quand même très gentil de proposer, hein ! Yaya était contente d'avoir trouvé quelqu'un d'aussi gentil ici, elle avait déjà été si chanceuse de rencontrer Neoko, alors Sora-nii-chan en plus, c'était vraiment génial !

« Uruuu ! Pas la peine, onii-chan ! J'ai de l'argent. Je voulais m'acheter des bonbons au début ! »

Des bonbons ? Ca faisait longtemps que Sora n'en n'avait pas mangé, avec les enfants il en achetait souvent pour leur faire plaisir, ses préférés à lui c'était les oursons à la guimauve. Mou, facilement malléable, il aimait bien voir jusqu’où pourrait s'étirer la guimauve avant que la tête ne se détache du corps.
Le contraste était si mignon entre le blanc et le marron ! Il avait cependant toujours rêver d'en goûter à la fraise, ou, un enrobage blanc et une garnison rouge, oui... rouge.
I appréciait aussi les réglisses enroulés, ceux que l'on déroule et que l'on peut transformer en bracelet.

Sora eut une petite moue en voyant l'argent de la petite Yaya. C'est vrai qu'elle doit avoir à peu près son âge à lui, ce n'est donc pas une gamine comme Lizzy, elle est plus indépendante Yaya, c'est vrai, c'est dommage. Si elle pouvait un peu plus dépendre de lui, par exemple, en se blessant vraiment la jambe à cause d'une infection, ce serait bien non ? Une infection menant à une amputation de la jambe, oh oui ! Ce serait tellement bien ! Yaya se reposerait alors complètement sur Sora !

Le jeune homme retrouva son sourire à cette pensée, il fallait maintenant prier les dieux pour qu'ils exaucent sa prière. Il n'avait pas le droit d'approcher des enfants, mais Yaya n'en n'était plus une non ? C'est une femme qu'il faut profiter de toutes ces brutes ! Nul ne trouverait rien à redire si il fréquente la jeune fille et l'aide si besoin est. Et puis ils ne se connaissaient pas encore assez, ils devaient créer des liens, on voit souvent ça dans les manga non ? Et les films aussi ! Et les livres ! Pour créer des liens, il faut être proche, et ils doivent devenir proches, ils sont en train de le devenir. Sora doit protéger Yaya, il doit la protéger quitte à ce qu'elle soit un peu réduite physiquement, ce n'est pas grave, son amour pour elle n'en sera que plus fort !

Le jeune homme sorti de ses pensées et ria avec Yaya, quel rire adorable ! Et contagieux haha !
Il allait rétorquer à la demoiselle qu'il pouvait faire la course et elle attendre là, pour la préserver. Car il faut la préserver et faire en sorte que la poussière s'immisce dans ses plaies, entre dans son organisme et provoquent une infection, les mouvements qu'elle faisait avec ses pieds entraînait un léger nuage de poussière, c'était parfait ! Toutes les conditions étaient réunies ! Mais Yaya fut plus rapide.

« Et puis, je peux venir avec toi, uruuu ! »

Zut. Il ne fallait rien laisser paraître, pour ne pas inquiéter Yaya, ne pas lui faire peur, il faut qu'elle garde ce sourire !

« Pas de problème p'tite Yaya, allons-y alors ! Je vais aussi m'acheter quelques trucs haha, je commence à avoir un peu faim. »

Bin oui, jouer au héro est épuisant mais aussi tellement passionnant ! Surtout si tout ces efforts marchaient ! Il entra dans la boutique en lançant un joyeux « Bonjour ! », la luminosité était faible, il y avait juste de quoi discerner les inscriptions sur les étiquettes. Les étagères étaient remplies, mais on voyait bien qu'il n'y avait pas de grosses réserves, certains rayons avait de gros trous, les produits ayant étaient victime de leur succès et du manque de fourniture. Le rayon à friandise n'avait pas trop souffert et offrait un large choix de bonbon, en quantités limités à quatre ou cinq paquets de chaque sortes cependant.

Le jeune homme repéra de suite les réglisses et oursons à la guimauve, il se prit aussi des chamallow schtroumpf et des pocky banane, son parfum préféré. Les bras chargés il se tourna pour chercher la jeune fille du regard.

« J'ai fait mon choix Yaya et toi ? »

« une journée sous le signe... des soldes »

Yaya fut un peu soulagée, car il sembla comprendre qu'elle était gênée à l'idée de se faire offrir quelque chose dans un contexte comme celui-ci, étant donné qu'il n'insista pas. Au contraire, il acquiesça immédiatement, ce qui lui fit plaisir.

« Pas de problème p'tite Yaya, allons-y alors ! Je vais aussi m'acheter quelques trucs haha, je commence à avoir un peu faim. »

Hi hi. Bon, en général, lorsque l'on se faisait appeler « p'tite », ce n'était pas forcément un compliment, mais déjà là, Yaya ne s'insurgeait jamais ; dans le cas présent, il était plus qu'évident que l'expression n'était pas péjorative, il n'avait pas l'air du genre à insulter gratuitement, et le ton n'y était pas. Non, c'était plus... affectif ? En tout cas, cela faisait plaisir à la fillette que quelqu'un se permette des familiarités avec elle. Elle n'aimait pas vraiment les relations trop formelles. Elle finissait toujours pas sauter sur les autres pour leur faire un câlin.
Elle le suivit en entrant dans la boutique, et, par pur réflexe, Yaya attrapa la main de Sora pour marcher à côté de lui. Sans doute, aller faire des courses avec une personne plus âgée lui faisait penser à quand elle faisait les courses avec sa mère. Et puis, elle ne l'appelait pas onii-chan pour rien, il correspondait bien à l'image qu'elle se faisait d'un grand frère. Alors, pour elle, c'était un réflexe très naturel.
Ils se séparèrent une fois au rayon des confiseries, le jeune homme partant de son côté visiblement très enthousiaste devant le choix relativement grand lorsque l'on se rappelle d'où l'on était. Yaya, elle, repéra les dragibus assez vite et en prit deux paquets, histoire de pouvoir tenir un moment. Elle en mangeait un peu de temps en temps, pas de grandes quantités à la fois, alors ça lui tiendrait suffisamment longtemps. Elle ne regarda vraiment les autres bonbons, car elle préférait les dragibus de toute façon. Elle aimait comment ils étaient tout colorés, et fondaient sur la langue ! Si l'on n'était pas assez patient, on pouvait les écraser sur le palais, alors tout le goût sucré se répandait d'un coup. La sensation était rigolote. C'était comme un petit cœur dans la bouche.

« J'ai fait mon choix Yaya et toi ? »

La petite fille se retourna en l'entendant et leva les yeux vers lui en souriant d'un air amusé devant son chargement. Eh ben, il avait très faim lui ! Il ne fallait pas qu'il se rende malade non plus avec tous ces bonbons ! Elle brandit quant à elle ses deux petits paquets, ridicules en comparaison, et hocha du chef en échappant son tic de langage.

« Uruuu ! »

Comme ils n'avaient pas de poche, le jeune garçon avait besoin de ses demains pour tenir ses biens de manière confortable, alors Yaya ne demanda pas à lui prendre la main, mais elle lui attrapa néanmoins la manche pour marcher alors qu'ils se mirent à chercher où ils stockaient les pansements. Il était ironique de voire qu'il s'agissait du rayon le plus remplis, alors qu'il devait être le plus utilisé dans ce genre d'environnement. Il y avait vraiment de toutes les tailles.

« Uruuu... Peut-être qu'il y a une boîte avec plusieurs tailles... Mama en avait, c'est plus pratique... »

Elle se mit à chercher sur les étagères et trouva vite une boîte contenant cinq formats différents de pansements, dont un convenant à son genoux et un très grand, pour sa main. Les autres seraient bien utile à jour, elle n'en avait aucun doute. Mais elle leva alors les yeux sur l'étagère la plus haute, où l'on apercevait une boîte adorable, toute rose, avec des petits lapins dessus. Des pansements avec des petits lapins dessus ! Et il y avait aussi plusieurs formats !

« Uruuu ! Ils sont trop mignons, je veux ceux-là ! »

Sans réfléchir, elle laissa retomber l'autre boîte sur l'étagère, et se hissa sur la pointe de ses petits pieds pour tenter d'atteindre l'objet de son désir. Mais elle avait beau s'étirer au possible, elle n'effleurait même pas le coin de la boîte. Roh, être petit avait aussi des inconvénients. Mais elle se rappela qu'elle n'était pas seule, aujourd'hui. Elle se retourna vers Sora avec des yeux implorants. Juste les yeux, car elle souriait, encore et toujours. Comment réussissait-elle à avoir l'air implorante en souriant, au juste ?

Ayant retrouvé la demoiselle, qui avait prit seulement deux petits paquets de bonbons, les deux jeunes gens partir à la recherche de pansement. Ils trouvèrent rapidement le rayon et Yaya pu choisir une boîte convenant à ses égratignures. Sora ayant les bras chargés il attendit en retrait qu'elle ai fait son choix.

C'était attendrissant pour lui de voir la jeune fille se prendre en main ainsi, très indépendante au final. En fait c'était dans un sens normal, étant donné qu'ils avaient quasiment le même âge. Mais bon, l'apparence très juvénile de la fillette trompait toujours le jeune homme.

Il la vit s'évertuer à essayer d'attraper une boîte tout en haut du rayon, une boîte rose avec des lapins dessus, tout aussi adorable que Yaya. La jeune fille pouvait presque la toucher du bout des doigts mais non, ça ne bougeait pas. Il la regarda s'agiter, ses couettes rebondissant au même rythme qu'elle bougeait de gauche à droite, de haut en bas en sautillant. Ces mouvements provoquaient des belles ondulations sur sa jupe lorsque celle-ci suivait le mouvement. Le fait de s'étirer tout le haut du corps remontait le bout de tissus et laissait apparaître un peu plus de chair au niveau des cuisses que d'accoutumé. Bien sûr ce n' était pas énorme, pas vulgaire non plus, juste assez découvert. Il fallait laisser une part de mystère, c'était ça qui faisait tout le charme d'un corps. En l’occurrence ici, celui de Yaya.

La jeune fille abandonna bien vite sa danse pour rejoindre Sora qui la contemplait toujours avec des yeux émerveillés. Plus il la regardait plus il se sentait heureux, heureux de l'avoir trouvée.

L'air implorant ne laissait aucun doute sur la requête de Yaya, le jeune homme leva la tête vers la boîte puis posa ses affaires sur le rayon d'à côté. Il devait l'aider n'est-ce pas? C'était son rôle, son devoir! Et refuser d'aider la petite, alorq qu'elle faisait une bouille absolument craquante aurait été un crime.

Il s'avança donc dans le rayon, à la place où se trouvait Yaya précédemment et leva simplement le bras. Il n'avait pas a faire trop d'effort, lui, pour attraper la boîte. Il la donna ensuite à la fillette en souriant, content d'avoir pu lui prouver qu'elle pouvait compter sur lui. Non, elle ne pouvait pas, elle devait. Oui, elle devait dépendre de lui. Il devait être là pour elle. Mais comment faire ? L'infection à la jambe prendrait trop de temps à se développer, il fallait trouver autre chose...

« une journée sous le signe... des soldes »

Yaya réceptionna sa boîte de pansements lapinou avec un grand, adorable, sourire sincère, accompagné d'un grand "merciiii". Oui, vous les connaissez, ces sourires-là. Ceux des enfants innocents, si content que vous leur ayez rapporté leur jouet, alors que pour vous, ça ne valait même pas la peine de le relever. Les gosses avaient cette reconnaissance exaltée et pure, de ceux qui ne pensent même pas à une contrepartie, que Yaya n'avait jamais perdue. Enfin, pas exactement. Elle comprenait lorsque l'on attendait quelque chose d'elle en retour, mais elle n'en étaient pas moins contente. Elle aimait rester quitte de toute façon.
Elle réfléchit un instant, si elle avait besoin d'autre chose, avant de partir, mais rien de lui vint à l'esprit. Ils se dirigèrent doucement vers la caisse, tenue par un élève. Yaya était certainement trop petite, mais ça pourrait être intéressant de trouver un travail sur l'île. Hm ?
Bon, ils arrivaient au comptoir. C'était le moment de savoir si elle voulait autre chose ou non. De quoi elle pourrait bien avoir besoin ? Les fournitures, tout allait. Les friandises, c'était fait. Les vêtements... Ah !
Elle releva ses grands yeux vers ceux de Sora, comme frappée par une évidence, s'arrêtant en plein geste alors qu'elle allait poser ses articles devant le caissier.

-Uruu ! Je voudrais regarder de nouvelles chaussette ! Tu sais s'ils en ont, onii-chan ?

Ses chaussettes préférées étaient à présent trouées sur les genoux. Elle en avait d'autre, mais bon, on n'avait jamais trop de paires de longues chaussettes mignonnes !
Oh, mais elle avait ignoré le caissier. Elle se retourna en s'inclinant pour s'excuser, et il leur indiqua qu'ils n'avaient pas beaucoup d'articles en ce moment, mais que les vêtements étaient dans le rayon le plus au fond à droite.
Le picotement sur son genoux rappela à Yaya qu'elle devait s'occuper de ses égratignures. Et elle n'avait même pas pensé à prendre de désinfectant. Ce qu'elle pouvait être tête en l'air. Elle repassa devant le rayon des soins et prit la première bouteille qui vint en grimaçant. C'est que ça allait lui coûter plus cher que prévu !
Finalement, elle arriva au rayon textiles et confirma qu'il n'y avait pas beaucoup de choses. Mais ils avaient deux tiroirs de chaussettes. Par contre, rien n'était trié, alors il y en avait de toutes les tailles et de toutes les couleurs. Mais la fillette n'était pas du genre pessimiste.

-Uruu, je me demande s'ils ont des chaussettes avec des lapins dessus.

Puis elle posa ses articles pour entreprendre ses recherches. Qui ne s'avérèrent pas fructueuses, comme elle en eu vite fait le tour. Elle se retourna vers Sora, dépitée de n'avoir qu'une paire montant jusqu'au genoux, entièrement noires, et se demanda un instant si ça valait le coup. C'était pas donné pour des chaussettes, mais bon, une paire noire simple, ça s'utilisait avec tout. Mais elle n'en avait pas vraiment besoin, non ? Finalement, économies oblige, elle laissa retomber sa trouvaille et retourna à la caisse pour payer ses articles, puis attendit patiemment -en sautillant partout- que son camarade en eu fait de même.

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Une journée sous le signe... des soldes. // feat. Yaya Fujii

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