Son histoire à la petite Eve ? Et bien... c'est pas très compliqué. Elle est  née d'une mère russe et d'un père américain. Elle a passé toute son enfance en Russie, jusqu'à ses douze ans, où la famille a déménagé aux États-Unis. Pour l'instant vous me direz, pas trop de soucis, alors pourquoi est-elle venue sur cette île de détention de psychopathes ? Et bien c'est cet épisode de sa vie qu'Eve va vous raconter. Vous allez connaitre le pourquoi du comment.

 "Cette journée était une journée comme toutes les autres pour moi : cours, drogue, cours, drogue, alcool, sexe et quelques heures de sommeil. Le tout agrémenté d'une petite vingtaine de clopes. On peut supposer que c'est le genre de journée d'un fêtard, ou d'un Junkie. Dans mon cas, je dirais plutôt fêtarde. Au cours de la journée, vers midi environ, une de mes amies est venue me parler pour m'inviter à une soirée "spéciale", en l'honneur de mon anniversaire. Bien évidemment, j'ai accepté, pour les trois raisons citées au-dessus (fête, anniversaire, "spécial"). Impatiente que la soirée arrive, j'ai passé ma journée à draguer, à faire des avances. Si bien que je me suis retrouvée dans les toilettes à la fin de la journée avec un adolescent lambda, dont j'ai oublié le nom. Avant de passer à l'acte, mais vraiment juste avant qu'il déboutonne mon jean, je me suis rendue compte que j'allais en retard pour la soirée, étant donné que je mets quand même un peu de temps pour me préparer, je suis rentrée chez moi en courant. Après une rapide douche, un maquillage étudié et une robe bien vulgaire enfilée, je suis sortie vers le garage en laissant un mot pour mes parents, prévenant que j'allais dormir chez une amie. Mes parents ne se sont jamais douté de ce que je pouvais faire tous les soirs, étant donné que la plupart du temps, je faisais le mur pour aller à des soirées. Je suis montée sur mon scooter, sans même prendre la peine de mettre mon casque, j'ai foncé à toute allure chez mon amie, chez qui allait se dérouler la soirée. Arrivée là-bas, elle m'a accueillie avec le même genre de tenue que moi, c'est à dire une robe moulante arrivant au-dessus de la moitié des cuisses, et un décolleté très plongeant. Elle s'était faite aussi belle que moi. Sûrement en prévision de cette nuit. J'étaie arrivée après quelques uns de nos amis, qui avaient déjà commencer à entamer les bouteilles. Bien évidemment, et comme c'était mon anniversaire, ils m'avaient gardé une bouteille de Rhum pour moi toute seule (ma boisson préférée). Au bout de même pas trois quart d'heure, il n'en restait plus rien, et après quelques shots de Vodka, j'étaie bien morte. Et oui, il me faut autant d'alcool pour être bourrée, à cause de toutes les soirées que j'ai pu faire, ma résistance s'est considérablement améliorée.

 Le temps de boire tout ça, j'avais également bien fumé, et c'est après la bouteille qu'on m'a proposé de la LSD. Je n'ai pas refusé. J'en avait déjà pris avant, et j'avais adoré l'effet. Il me semble qu'après,, je suis allée dans une chambre avec un pote à moi, un des rares qui ne figurait pas encore sur mon tableau de chasse, mais qui allait bientôt en faire partie. Puis, après que ma libido ce soit un peu calmée, nous sommes revenus dans le salon. Il ne devait pas être loin de trois ou quatre heures du matin. Mes pupilles devaient être bien dilatées, étant donné la faible luminosité. On m'a proposé des champignons, et d'autres drogues fortes. Je n'ai accepté que les champis je crois... ma perception avait complètement changé, et je n'avais pas vraiment conscience de ce que je faisais. C'est pour ça que quand mon amie, qui avait dû prendre autant de drogue et d'alcool que moi, a amené un revolver et sept balles, j'ai éclaté de rire, alors que j'aurais dû me méfier. Nous n'étions plus que sept, et sont révolver avait sept chambres, dans lesquelles elle avait mit six balles, dont elle nous a assuré être à blanc. Elle nous a proposé de jouer à la roulette russe. Connaissant ce jeu, et voulant, dans un état complètement différent du mien, expérimenter des sensations fortes, j'ai accepté de jouer, ainsi que tous les autres. Nous nous sommes mis en cercle, par terre, chacun des shots de Vodka devant nous. Nous avions inventé une règle à ce jeu mortel : à chaque fois qu'un coup était tiré, nous buvions tous, sauf le joueur qui venait de tirer, un shot. Ce fut la personne avec qui j'avais couché le soir-même qui commença. Il a posé le canon sur sa tempe et a tiré... il n'a pas reçu la balle. Sa tête nous a tous fait mourir de rire. Alors qu'au contraire, elle nous aurions dû être soulagés qu'il n'ai pas été touché. Mais peu importe. Il avait désigné un ami à lui juste avant. Un beau mec, aux cheveux et yeux châtains. Nous avons tous bu un shot, et il a passé le revolver. Je tais les nom par soucis d'anonymat. Son ami m'a désigné, avant de tirer. Cette fois, le coup partit cette fois-ci, et il s'effondra. Pensant qu'il jouait la comédie, nous avons ris, avant de boire. Puis je pris l'arme, une belle arme, qui tenait parfaitement dans ma main. Ni trop légère, ni trop lourde. Parfaite. Je désignait mon amie en rigolant, puis posait le canon sur ma tempe. Mais quelque chose me fit rire au moment de presser la détente, et la balle partit, mais vers mon épaule gauche. Je n'ai même pas sentit la douleur tellement j'étaie défoncée et bourrée. Personne ne s'est rendu compte de ma blessure, et tout le monde a bu, avant que je ne passe l'arme. Mon amie désigna une personne à ma droite, puis tira. En plein dans la tempe. Cette fois-ci, je ne pu manquer de voir le sang s'écouler sur ses longs cheveux noirs. Je dû me mettre à pâlir, mais les autres continuèrent le jeu... jusqu'à ce que la police ne débarque. Les voisins sûrement avaient dû appeler en entendant les coups de feu... C'est au moment où ils défoncèrent la porte que je me suis rendue compte de ce que nous faisions. Les autres se sont levés - enfin, ceux encore vivants - à toute vitesse et m'ont jeté l'arme dans les mains en prenant un air effrayé en me regardant. Car c'était moi qui avait accepté la première. Les autres m'avaient suivit. Malheureusement, la seule chose que les flics ont vus, c'est une rouquine droguée avec un revolver dans les mains, deux cadavres et quatre personnes apeurées. Conclusion ? La rouquine s’apprêtait à tuer les autres. Ils n'ont pas été longs. Ils m'ont attrapé, désarmée, menottée, direction le poste. Les quatre autres aussi ont été emmenés avec moi. Je crois que c'est l'arrivée les policiers qui les ont fait paniquer, alors que moi j'étaie sous le choc d'avoir vu mourir mon amie. J'avais aussitôt décuvé, et mon état était redevenu normal. Psychique du moins. Parce que physiquement, je ne marchait pas très droit, j'avais les pupilles extrêmement dilatées et une blessure sanguinolente à l'épaule gauche.

 Une fois au poste, entourée par les poulets, j'ai dû décliner mon identité. Ils ont appelé mes parents. Ils étaient effondrés. En même temps, ils retrouvent leur fille au commissariat, défoncée et avec un taux d'alcoolémie bien trop élevé, alors qu'elle devait simplement dormir chez une amie. Ça fait un sacré choc. Après un interrogatoire, durant lequel je n'avais pas cessé de donner des réponses vagues, j'ai été mise en cellule. Plusieurs mois après, j'ai reçu une visite de mes parents. Oui, difficile à croire qu'ils m'aient laissé tout ce temps sans venir me voir, et pourtant...

 "Nous avons bien réfléchit ta mère et moi, et nous avons décidé de t'envoyer dans un pensionnat spécialisé."

 C'est mon père qui avait parlé, ma mère ne pouvant supporter de me regarder sans sangloter.

 "Et où il est ?"

 Je m'attendait à ce qu'il soit en Russie, ou à l'autre bout des États-Unis, loin de mes parents.

 "Au Japon, tu y seras transférée demain."

 Ah. Ce fut un choc. Ils partirent sans même un "je t'aime" ni un "au revoir" rien. Mon désespoir fut profond. Toute la journée, et toute la nuit, je les ait passé à revivre tous les éléments de cette soirée, et la visite de mes parents. J'étaie accusée à tord de deux meurtres. Voilà pourquoi j'ai été envoyé sur cette île, dans ce pensionnat remplit de psychopathe. Je ne sais pas si je m'en sortirais, si j'arriverais un jour à redevenir celle que j'étaie. Je ne pense pas. Et surtout, je ne l'espère pas.

FIN DU TÉMOIGNAGE