Et donc, Méhy s'était retrouvé sur la plage. Il était tard, encore une fois, il ne sortait que rarement pendant la journée et surtout pas pour aller dans des endroits comme celui-ci, avec le soleil se serait sûrement bondé et lui et la foule... ça avait depuis longtemps dépassé le chiffre de deux, optant pour un chiffre, ou carrément un nombre beaucoup plus élevé.

Il était allongé sur le sable, comme une étoile de mer, pour toucher avec le sable le plus de surface possible, les yeux fermés. Il avait froid, le fait que nous soyons en hiver et qu'il soit tard n'aidaient pas ce fait, mais il s'en contre fichait. Ça lui faisait penser à chez lui. Pas beaucoup, mais un peu.

Il essayait de se focaliser sur les bons aspects de son chez lui, la chaleur réconfortante, le sable fin, ses parents qui même s'il ne l'avouerait jamais étaient des personnes formidables et aimantes et qui lui manquaient, sa maison qui était vraiment confortable, le ciel en plein jour et son magnifique bleu qu'il trouvait si différent de celui-ci, sa chambre la pièce son cocon, la pièce dans laquelle il passait à une époque tout son temps, ne sortant que pour aller en cours et manger,... .

Il commençait à avoir froid, autre chose qui lui faisait se souvenir de son pays d'origine, l'Égypte avait beau être chaude, pendant la nuit c'était une tout autre histoire. Et le froid le rendait plus fatigué qu'il ne l'était déjà à cause de la journée.

Il bailla, tout en se redressant. Décidant de marcher un peu le long de la plage avant de partir. Il récupéra son sweater qu'il avait posé par terre sous sa tête pour éviter de mettre du sable dans les cheveux blonds qui le rendaient si fier (ils étaient vraiment beaux ça le démarquait) et avoir à passer des heures à les coiffer et laver pour enlever chaque grain. Il le secoua, puis le remit, se sentant rapidement plus au chaud et à l'abri du froid. Puis il commença à marcher.

Méhy marchait. Finalement, il arrivait vers les rochers et par conséquent l’extrémité de la plage, signifiant qu'il ne lui restait qu'une petite demie-heure de marche en prenant son temps, ce qu'il comptait faire. Moins il voyait ce foutu pensionnat mieux il se sentait. Même si cela signifiait être seul pendant 30minutes supplémentaire. En effet, maintenant qu'il s'était vidé la tête en se reposant dans le sable, son esprit fatigué commençait à lui faire penser à ses scénarios impossible l'effrayant quelque peu. Même s'il ferait toujours tout pour le nier, Méhy appréciait la présence des autres humains, il se sentait moins vulnérable de cette façon que seul.

Après une minutes ou deux, il arriva finalement aux rochers et vit une ombre et de la fumée. Reniflant, il sentit l'odeur salée de la mer mélangée à un soupçon de cigarette. Un humain.

Il s'arrêta un instant, réfléchissant à s'il devait ou pas aller lui parler. Après tout, ils étaient seuls sur la plage la nuit, ne serait-il pas plus poli de dire juste bonsoir ? Enfin, même si normalement il n'en avait strictement rien à faire, après tout dans sa tête les humains n'étaient que des putains de sous-êtres et qu'il n'avait pas à s'ennuyer à faire l'effort d'être poli. Mais ça ne voulait pas non plus dire qu'il devait se comporter comme un idiot irrespectueux. De plus, esquiver tout rapport avec des humains n'était pas une chose qu'il voulait faire, même s'il disait toujours le contraire. Et qu'importe son choix, sur cette petite île, il était impossible d'éviter indéfiniment les gens.

Enfin, quoiqu'il en soit, Méhy se décida à s'approcher, laissant deux bon mètres de distance entre lui et l'individu pour plus de sureté, puis lança un "Bonsoir". Après que cette personne lui réponde ou pas lui importait peu. Après tout, il n'avait pas que ça a faire que de s'occuper des personnes qui l'ignoraient.